Circuit du Madres Coronat en VTT

J’ai voulu faire ce grand Tour labellisé et balisé FFC en partant du col de Jau vers Roquedort de Sault et Matemale puis Olette sans savoir qu’il n’était balisé que dans un seul sens, c’est à dire dans le sens Olette Matemale Col de Jau. Nous nous en sommes rendus compte le premier jour en ne voyant que peu de balises TMC et toujours des signes de fin de piste ! Avec le fichier GPX pris sur internet nous nous en sommes quand même bien tirés mais je dois conseiller de faire ce TMC dans le sens indiqué par l’Office de tourisme, plus adapté aux pentes et à la difficulté des sentiers rencontrés.

Mais venons-en au récit de cette belle aventure de trois journées intenses et inoubliables.

Tout commence le mardi 13 juin avec une météo exécrable prévue pour notre départ le lendemain matin et l’arrivée de Laurent venu de Guadeloupe pour cette occasion. Un petit stress du coté météo et un grand plaisir du coté amical.

Premier jour, départ de Mosset, direction Matemale

A Mosset, ce matin du 14 juin, il ne fait pas chaud et il pleut des cordes. La météo ne s’était pas trompée ! En plus, au Col de Jau il souffle un vent glacial. Nous nous préparons dans l’abri en étant un peu protégés des éléments hostiles. Il est 10 heures, il faut y aller. Nous nous lançons dans la descente en espérant que la météo qui a prévu la fin de la pluie dans l’après-midi ne s’est pas trompée non plus sur cet aspect plus encourageant.

Après 7 km sur la D84, grâce aux GPS nous trouvons le départ de la piste vers le col de Souls puis prat del Rei, Pont de la Moulino et Roquefort de Sault. Nous ne nous attardons pas, il pleut toujours, passons par Buillac et commençons une longue remontée, toujours sur piste large et même voiturable jusqu’au pré d’Escouloubres. 

Le brouillard crée une ambiance de forêts du grand Nord, les jeunes pousses vert tendre des sapins éclairent le sombre des grandes futaies et des chevreuils viennent même gambader devant nos roues. Malgré le temps couvert, c’est en fin de compte bien agréable. Il est midi trente, petit casse croute et la large piste nous conduit devant le refuge de la Resclause où le ciel commence à se dégager…enfin ! 

Arrivé dans les magnifiques forêts de la réserve biologique du Carcanet, au Pk 30 pour nous, nous aurions du descendre vers le chalet du Carcanet sur la D118 afin de la traverser et de passer par Quérigut avant de rejoindre le barrage de Puyvalador, parcours normal du TMC mais la longueur de l’étape et la charge de ma batterie nous incitent à joindre plus directement Puyvalador par la route forestière Colbert et la D118 dans les gorges de l’Aude. Après 1km,5 sur cette départementale bien tranquille, au pont de la Farga, nous prenons la piste qui arrive sous le barrage et nous retrouvons le parcours du TMC. Ce raccourci nous aura évité une dizaine de kilomètres et 450 m de dénivelé et me permettra d’arriver à Matemale avec encore l’assistance de ma batterie (de 500 watts). Du barrage de Puyvalador à Réal, la piste est détrempée mais bordée de champs de narcisses. Une merveille. A Villanova nous continuons tout droit un peu trop admiratifs du paysage. Erreur. c’est une impasse. Il faut prendre le petit pont sur la droite pour rejoindre la tour de Creu (torre de creu) et le GRP du tour du Capcir. La torre de creu est un vestige d’un château de l’époque romane qui était une résidence des rois de Majorque

 Le GRP du tour du Capcir nous mène tout droit à Matemale ou nous trouvons notre gîte d’étape pour la nuit un peu avant 16h, heure d’ouverture de l’auberge de la prairie. Le gîte qui ne pratique que la demi pension est un peu trop cher mais agréable et nous permet de recharger nos batteries, électriques et humaines. Mon compteur totalise 50 km et 632 m D+.

Deuxième jour, départ de Matemale, direction Evol

Jeudi 15 juin Départ à 8h30, Dès le début la traversée de la futaie avec ses grands troncs plantés dans l’herbe verte est un enchantement.

Suit le passage sur le barrage du lac de Matemale, d’où nous admirons la vue sur les Angles. Au sortir du barrage le parcours nous fait prendre une vague trace qui monte le long des poteaux électriques. En haut nous retrouvons la D 118 sur cent mètres et, au rond point la D32F sur cent mètres également.

Nous prenons la piste verte dans la forêt de la station de ski de la Quillane.

Laurent qui est devant profite encre de la surprise de chevreuils et d’un renard. Malgré nos GPS que nous consultons fiévreusement, nous perdons un instant la trace avant d’arriver sur la route forestière D32A qui descend sur la Llagonne.

Au passage nous profitons d’une belle vue sur le Cambre d’Aze qui domine la citadelle de Montlouis.

A la sortie de la Llagonne petite descente technique  dont je profite tellement que je manque me décapiter sur une ficelle en travers de la piste.

Bon sang ! Mettez des rubalyses sur vos pièges à vététistes ! Plus loin encore un fil en travers bien mal signalé. C’est une maladie dans ce pays ?

Suit ce qui ressemble à une route romaine dégradée mais bien sympathique qui nous mène au petit village de Sauto. Joli village cramponné à une pente soutenue qui va nous donner du fil à retordre.

La montée au-dessus de Sauto offre des vues magnifiques sur le débouché de la Cerdagne.

 Mais elle est raide, parfois étroite et encombrée de rochers.

En plus elle est détrempée par les récentes pluies . Plus d’une fois nous serons obligés de pousser le vélo (sauf Laurent dont les qualités techniques lui permettent de dominer sa monture).

Fatigués de pousser, arrivés au Serrat de Pijoan, nous décidons de quitter la trace officielle pour rejoindre par la large piste qui monte vers le col de Brilles et prendre la piste du haut que je sais facile et qui rejoint le parcours du TMC à la côte 1957, le tout dans la rumeur des tirs d’artillerie venant du complexe de tir du Pic de la Tossa. Le casse-croûte au sommet est vite avalé et nous nous lançons dans la descente sous la Serra de Clavera, descente dure et technique jusqu’au chemin des canons si l’on n’est pas vététiste confirmé.

La large piste du chemin des canons est bien roulante et nous délaissons un peu les raccourcis des randonneurs. Le chemin des Canons est ainsi appelé car il servit à faire remporter une bataille décisive à l’armée française de la Révolution, bataille livrée par le général Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille contre l’armée espagnole du général Ricardos pour libérer Olette et Villefranche de Conflent des troupes royales en 1793 (la grande année, l’année ou « l’impossible est advenu » (Balzac).

Nous arrivons à Canaveilles où l’eau fraiche de la fontaine coule et où un vieux nous dit de ne pas prendre la piste d’Olette car on se retrouve à l’hôpital. Effectivement la piste un peu vertigineuse, mais en bon état sauf un effondrement de pierres.

La piste conduit au réservoir et à la conduite forcée qui plonge vers Olette.

La descente par le sentier est une descente au top et nous arrivons à Olette bien heureux d’avoir terminé par une telle dégringolade.

Il ne reste plus qu’à remonter par la route jusqu’à Evol où nous sommes royalement accueillis pas Babeth qui nous ouvre le gite de Thuir d’Evol. Un bain dans la rivière pour moi (J’adore) et suit une visite de l’antique église Saint-André (11° siècle) guidée par Jean-François.

Suit une brève visite du magnifique village médiéval.

et un super repas chez Babeth et Claude.

Quelle belle journée ! Cette étape sera finalement de 48 km et 1014 m d’ascension. 

Troisième jour, départ de Evol, retour à Mosset par Nohèdes

Nous quittons Evol avec regrets vers 9 heures et nous montons par la piste du Col du Portus car notre amie Babeth nous a conseillé de ne pas prendre le cami ramader dans la montée, celui-ci étant déjà difficile en descente. Par la piste la montée est soutenue, pas moins de 10% de pente avant d’atteindre la superbe forêt de la Molina mais facile avec l’assistance.

Une halte dans la prairie du refuge de la Molina s’impose tant la forêt de pins parsemée de gros rochers ronds est enchanteresse.

De plus, la musique d’une belle cascade ajoute ses notes claires au murmure du vent dans les branches. Magique !

Avant de descendre, la visite de l’Estany del Clot, si calme lové dans son cirque de montagne, si loin des bruits du monde civilisé s’impose absolument. L’extase ! 

A ce calme il faut bien opposer un peu d’impétuosité. Ce sera la fougue de la descente par le GR qui coupe les lacets de la piste jusqu’à la côte 1042. Ce n’est pas le trajet officiel mais quel pied pour un descendeur ! Slalom entre les rochers, lacets en dérapage, sauts de roches…tous les plaisirs du VTT y passent !

Après une telle intensité, un peu de douceur. Nous la trouvons au sympathique village de Nohèdes. Nous sommes fort aimablement reçus au restaurant Cal Guillem de Nohèdes, ce qui nous permet de recharger nos batteries et d’apprécier un vin nature.

La suite est moins riante. La montée de Nohèdes au col de Marsac est encore plus difficile que celle de Sauto du jour précédent .

Il faut beaucoup de poussage pour grimper les 200 m de dénivelé (de 836 à 1056) qui nous ouvrent la sauvage vallée d’urbanya.

La montée jusqu’au Col del Torn (alt 1530) par la DFCI est une formalité agréable car bien roulante et souvent ombragée. Du col del Torn il est aisé de rejoindre le Col de Jau du départ mais, pour éviter de descendre ensuite par la route D14, nous empruntons la piste n°1 de la commune de Mosset qui descend parle Col de Les Bigues vers Estardé puis par la piste DFCI n° 10. Pas de bitume sur ce trajet. De plus, pour se faire un dernier petit plaisir de descendeurs, nous prenons la monotrace de Carmajou ( Piste n° 9 de Mosset) qui dégringole sur Campôme. Là encore trace bien technique, et réservée aux bons descendeurs. Ce que je ne dois pas être car je me fais un chute bien douloureuse.

De Campôme nous rejoignons Mosset par le cami del Soula récemment débroussaillé par un chantier citoyen des Mossétans. Une journée fort bien appréciée, notamment grâce aux descentes bien fun de Nohèdes et de Carmajou.

Mon compteur affiche 48,59 km et 1 308 m d’ascension mais le compte n’est pas bon car il s’est déconnecté. Mon calcul sur carte donne, lui 1680 m d’ascension, plus proche de la vérité. Soit au total pour ce raid variante du TMC, 146 km et 3306 m d’ascension en trois jours. Heureusement que nous avions l’assistance électrique !

Mais ce qui restera ce sont les moments intenses que nous avons vécu et la magnificence des paysages grandioses que ce grand Tour du Madres-Coronat nous offre chaque jour.

A consommer sans modération ! 

2 réflexions sur “Circuit du Madres Coronat en VTT”

  1. Oh la la, comme il donne envie cet article !
    A tester une fois qu’on aura arpenté les circuits au départ de Mosset 😉

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